(7) – De 4000 à 4999 km

25 avril 2016

De Biscarosse à Saint-Jean-Pied-de-Port •  257 km (total 4028 km)

À Pont Noblia nous atteignons les 4000 km :

20160425-5302

Notre «témoin», Roland Boucher, est sur le point d’aller taquiner les truites de la Nive.

20160425-5304bis

Nous passons la soirée et la nuit à Saint-Jean-Pied-de-Port, point de passage (et pour beaucoup point de départ) du Chemin de Saint-Jacquers-de-Compostelle, une manne pour les habitants de Saint-Jean, qui leur vendent logis, repas, chaussures et souvenirs…

20160425-compostelle

 

26 avril 2016

De Saint-Jean-Pied-de-Port à Lurbe-Saint-Christau •  141 km (total 4169 km)

Nous commençons la journée en empruntant nous aussi le chemin de Compostelle.

20160426-5336

20160426-5337

Mais nous ne sommes pas les seuls ! Nous dépassons des dizaines de randonneurs, qui, comme des fourmis, grimpent sur la route étroite qui mène vers le col à partir duquel ils descendront vers Roncevalles (Roncevaux) en Espagne.

20160426-537220160426-5350

«La Petite» suscite l’enthousiasme et l’admiration de tous.

20160426-5361Est-ce parce qu’il y en a qui doutent déjà, sur la pente raide, du bien-fondé de leur entreprise et que secrètement ils souhaiteraient pouvoir rouler au lieu de marcher ?

Mais même pour «La Petite» il n’est pas évident de monter, et souvent nous devons grimper en première pour y arriver. Les bas-côtés sont parfois des à-pics donnant sur un tronçon de route où nous roulions encore quelques minutes auparavant.

20160426-5342

Nous rencontrons des marcheurs de tout âge, certains encore plus âgés que nous, dont nous admirons le courage. De toutes nationalités aussi : Belges, Australiens, Italiens, Espagnols, Brésiliens, Canadiens, Allemands… et même une Luxembourgeoise !

Un trio d’Américaines, originaires de Livermore (Californie) : Judy Specht, Yvette Fleer et Eloina Densow.

20160426-5341

Plus loin, deux randonneuses en VTT venues du Vénézuela, Maria Adela Alvarado et son amie Mercedes.

20160426-5395

Les deux participent dans un programme (Cycle for Survival) qui vise à réunir de l’argent pour soutenir la recherche sur le cancer. Maria Adela est elle-même atteinte d’un cancer métastasé… Une femme souriante et optimiste qui se bat courageusement.

20160426-5390

Les paysages que nous traversons sont somptueux.

20160426-5409

Quelques images les raconteront bien mieux que des mots :

20160426-5348

20160426-5368

20160426-5375

20160426-5401

Mais pour la pauvre «Petite» ça ne se passe pas si bien que ça… Elle a de sérieux ratés, et même parfois un retour de flamme dans le carburateur. J’essaye d’analyser le problème, mais n’arrive pas à décider s’il faut chercher du côté de l’allumage ou de la carburation. Cela n’empêche qu’elle roule courageusement sur ces très belles routes de montagne du Pays Basque.

20160426-5402

Le comportement de la voiture nous inquiète pourtant… Comme un mauvais signe dans le ciel, des vautours fauves (Gyps fulvus) – anciennement griffon – nous survolent, comme si ces charognards d’une envergure de 250 cm attendaient l’occasion de dépecer nos restes…

20160426-5358

Nous avalons portant une succession des cols, dont le Col d’Arnosteguy (1236 m), le Col d’Orgambide (988 m) ou le Col de Bagargi (1327 m).

20160426-5431

Si ces cols n’impressionnent pas par leur altitude, en revanche les pentes que nous devons gravir sont absolument terrifiantes : 10%, 15%, 18% !!! Malgré ses hoquets, «La Petite» s’acquitte bien de sa tâche, même s’il faut parfois monter toute une pente en première vitesse !

2016042-5504

20160426-5365

Nous déjeunons à Béhérobie, où nous nous régalons d’un plat de truitelles dans une auberge près des sources de la Nive. Lorsque nous voulons repartir, le démarreur ne fonctionne plus : le problème du solénoïde, réparé dans le lointain Saint-Pol-de-Léon, est revenu! On nous aide à faire démarrer la voiture en la poussant, mais ce problème rajoute à nos inquiétudes! Je m’arrange désormais à me garer, chaque fois que je m’arrête pour faire une photo, dans une pente (pas difficile sur une route de montagne !), qui nous permettra de redémarrer facilement. Les pentes, justement. Les longues descentes très raides sont aussi angoissantes, sinon plus, que les montées. Cette fois-ci, ce sont les freins qui sont mis à rude épreuve, surtout dans l’interminable descente vers Tardets. Malgré l’utilisation du frein moteur (en 2nde), les freins de «La Petite», surchargée, surchauffent…

20160426-5432

Nous arrivons dans la plaine, plus paisible pour la mécanique. Le paysage change de sauvage en bucolique, avec de petites fermettes…

20160426-5407

…des troupeaux de moutons…

20160426-5445

…ou de vaches, qui bloquent la route de la 4CV.

20160426-5433

Curieusement, le démarreur fonctionne à nouveau ! Mais tous les symptômes, surtout les à-coups violents du moteur restent très préoccupants. Nous cherchons donc un garage. Pas évident à trouver ! Finalement, c’est à Alos qu’un mécanicien très sympathique, Clément Cinqualbres, se penche sur notre petit moteur.

20160426-5448Nettoyage des contacts du distributeur. Vidage de la cuve du carburateur. Remplacement du filtre à essence (neuf avant notre départ), dans lequel une sorte de «sable» s’est accumulé. D’où vient-il? Le moteur marche mieux, mais il reste quand même encore des ratés… C’est l’heure de fermeture. On nous recommande une fois de plus un garage spécialisé dans la restauration de vieilles voitures, qui se trouve à Oloron-Sainte-Marie. Nous décidons d’abandonner momentanément la suite de la route pyrénéenne et de rester en plaine jusqu’à ce que nos problèmes soient résolus. Dans un hôtel à Lurbe-Saint-Christau, nous passons une nuit traversée de cauchemars: «La Petite» va-t-elle être contrainte à l’abandon ?

 

27 avril 2016

De Lurbe-Saint-Christau à Luscan •  168 km (total 4337 km)

Quand nous voulons repartir, une fois de plus, le démarreur refuse de fonctionner… Et même dans la pente descendante devant l’hôtel, «La Petite» qui démarre habituellement au quart de tour, ne démarre qu’au bout d’une centaine de mètres… Décidément, les problèmes s’aggravent! Nous arrivons au Garage Catalaa, à Oloron-Sainte-Marie. Premier signe encourageant: ils roulent eux-mêmes encore avec une Renault Juvaquatre de 1955.

20160427-5457

Deuxième bon signe, les Catalaa, père et fils (Raymond, Christophe et Philippe) ont participé à de multiples rallyes, dont ils sont parfois sortis vainqueurs: nous sommes arrivés chez de VRAIS mécaniciens!

20160427-5455

Ce sera Raymond qui prendra en charge «La Petite». Il se plonge immédiatement sous le capot.

20160427-5451

Raymond Catalaa est un vieux renard. Il a 71 ans et a commencé à travailler comme mécano à l’âge de 14 ans. Ça en fait de l’expérience! Premier constat: carburateur sale. Il nettoie. Deuxième constat: vis platinés en piètre état. Il en trouve chez un collègue et les change. Et, miracle, il a un démarreur d’occasion du même modèle (quasi introuvable) ! Échange standard. Raymond est tout sourire : on peut partir !

20160427-5452Mais au bout d’un kilomètre, les problèmes recommencent. On retourne au garage. Constat: le nouveau condensateur est peut-être défectueux. Faudra le changer, mais tout est fermé. Nous partons déjeuner en ville. Retour au garage à 14h30. Le moteur tourne comme un charme au ralenti. On repart… et les à-coups, ratés et pétarades recommencent. Retour au garage ! Je fais un tour avec Raymond. C’est lui qui conduit. Tout marche à merveille ! Va comprendre… Cette fois-ci, c’est décidé – quoiqu’il arrive, on continue vers Luscan, où nous sommes attendus par Ian et Julie Wright… et leur 4CV. Nous prenons les petites routes de campagne. Voici l’église Saint-Martin d’Orignac, avec son clocher très original…

20160427-5460

…et la Chapelle N.D. de Roumé à Cieutat :

20160427-5462

Nous passons près de l’imposant château médiéval de Mauvezin.

20160427-5464

Dernier arrêt avant d’arriver à Luscan, dans un petit village d’où Marie-Xavier et «La Petite» envoient des bisous à tous ceux qui nous suivent sur Internet!

20160427-5466

 

28 avril 2016

De Luscan à Ax-les-Thermes •  186 km (total 4513 km)

J’ai connu Ian et Julie Wright par Internet. Sur un forum dédié à la 4CV, Ian avait eu connaissance de notre Tour de France. Sachant que nous allions passer pas loin de chez lui, il m’avait envoyé un mail disant qu’on serait les bienvenus pour faire une étape chez eux. Nous rencontrons un couple charmant. Ian, un ancien de la marine britannique, était spécialiste dans le domaine des satellites et en cette fonction le couple a vécu, entre autres, en Russie et aux Pays-Bas. Grands sportifs (les deux sont des ex-athlètes du célèbre «Ironman» !) et totalement fanatiques du vélo, ils ont totalement changé de direction en fondant une entreprise, Pyrénées Multisport, qui organise des grands tours à vélo dans les Pyrénées, mais aussi dans les Alpes ou en Corse. Mais ce qui nous réunit, c’est que le couple possède une collection d’anciennes, qu’Ian retape personnellement. Il est très fier de sa fourgonnette 2CV et de sa 4CV, à côté desquelles «La Petite» a pu se reposer pendant la nuit…

20160428-5468Sa 4CV est équipée d’un moteur Dauphine Gordini, entièrement révisé par Ian, et qui donne l’impression d’avoir été livré ce matin même par l’usine, tellement il est propre!

20160428-5473

Avec ce fin mécanicien, le troisième à se pencher sur le problème, nous cherchons la cause de la toux de «La Petite». Nous ne trouvons rien de spécial, si ce n’est peut-être la prise d’air au niveau du bouchon d’essence? Cela créerait-il une dépression dans le réservoir? Nous le perçons un tantinet plus grand…

Puis, c’est l’ascension, en convoi, du Col de Menté. «La Petite» a toujours le hoquet, et de temps à autre proteste avec un impressionnant retour de flamme dans le carburateur.

20160428-5469

Nous atteignons le sommet (1349 m) dans une pluie fine et le brouillard…

20160428-5471

Après la descente, nous attaquons le col suivant, le Portet d’Aspect (1069 m), toujours dans la grisaille, qui n’invite guère à faire des photos… Ici le clocher de l’église de Ger de Boutx.

20160428-5476

Après un déjeuner au pied du col, une dernière photo des 9CV réunis…

20160428-5479

…et c’est hélas l’heure de dire au-revoir à nos nouveaux amis.

20160428-5482

Ils retournent chez eux, nous poursuivons la route.

Un vieux camion abandonné et une vieille maison près d’Andressein :

20160428-5484

20160428-5486

À Engomer, un barrage sur la rivière…

20160428-5496

…encore une vieille maison qui abrite un ancien moulin à eau…

20160428-5492

…et l’église romane de Luzenac-Moulis, du XIIème siècle-XVème siècle.

20160428-5500

Nous franchissons le Col de Caougnous (947 m) et le Col de Port (1249 m)

20160428-5502

«La Petite» grimpe sans problème, mais les hoquets et les explosions sporadiques persistent. Arrêt chez un garagiste. Il n’a pas le temps de s’en occuper. Dans ma tête je tente d’analyser. Carburateur? Allumage? Pompe à essence? En désespoir de cause, j’appelle Jean-Pierre Delaunoy, l’expert mondial de la 4CV. Il réfléchit avec moi. Et si c’étaient des saloperies dans le réservoir qui bloquent parfois la sortie? Pour en être sûr, il faut faire venir l’essence d’ailleurs. Je fixe mon bidon de secours sur le pare-choc arrière avec des sandows, et une durite emmène l’essence directement de là à la pompe à essence.

20160428-5507

Nous reprenons la route. Pendant un court instant, nous avons l’illusion que ça va mieux. Puis les pétarades recommencent! Cela ne nous empêche pas de profiter des beaux paysages, mais on ne va pas pouvoir continuer comme ça pendant les 3000 km qui nous restent!

20160428-5511

Peu après Ax-les-Thermes, nous faisons demi-tour. Demain nous irons acheter de nouvelles pièces chez un fournisseur recommandé par Jean-Pierre. Et j’espère trouver un bon mécanicien pour remédier à tout ça!

 

29 avril 2016

D’Ax-les-Thermes à Laroque d’Olmes, Mirepoix, Pamiers, Foix, Ax-les-Thermes et La-Tour-de-Carol •  191 km (total 4704 km)

En route pour l’entreprise Ichard, fournisseur de pièces pour voitures anciennes. Nous franchissons trois cols, sous le soleil, dans des paysages de rêve : le Col du Chioula (1431 m), le Col des Sept Frères (1253 m) et le Col de la Croix des Morts (898 m).

20160429-5515

«La Petite» n’est pas morte, en fait elle marche très bien, sauf pour de sporadiques ratés. Nous arrivons à Laroque d’Ormes, avec une vue imprenable sur la chaîne des Pyrénées, encore sous la neige.

20160429-5519Chez Ichard, je fais mes emplettes. Je veux être paré à toute éventualité et je me ruine en pièces diverses. Mais où trouver un bon mécanicien? On me recommande Michel Kapfer au Relais Saint Christophe à Mirepoix, 13 km plus au nord, ce qui nous éloigne encore plus de notre trajectoire… Michel, qui a pris sa retraite il y a peu, mais qui est encore dans son ancien garage pour aider un peu les jeunes repreneurs, est d’abord un peu bougon. Puis il se met au boulot. Systématiquement.

20160429-5521

Nettoyage total du carburateur :

20160429-5523

Remplacement de la pompe à essence :

20160429-5524

Et vérification, à l’aide d’une pompe aspirante, s’il n’y a pas d’obturation côté réservoir. Tout est nickel. On redémarre. Au ralenti, le moteur tourne comme un charme. Mais je sais que ça ne veux rien dire : il en a toujours été ainsi. On part pour un petit tour, Michel au volant. On ne fait pas 50 mètres, que soudain le moteur s’arrête… et ne veut plus redémarrer. Nous ramenons «La Petite» au garage en poussant. Entretemps, il est midi. Temps pour une pause. Nous déjeunons chez Jacques et Nicole Quillien, amis de longue date (Jacques et moi étions partis plonger ensemble en Papouasie en 1990, Nicole est maire de Mirepoix depuis 2008). Un plaisir de les retrouver, alors que ce n’était pas du tout planifié !

Retour au garage. Michel nous accueille avec un grand sourire : «J’ai trouvé !» nous lance-t-il en brandissant la bobine de la 4CV. Ça tombe bien, j’en ai un de rechange dans mes caisses ! Il monte la nouvelle bobine. On démarre, et au bout de quelques minutes le moteur s’arrête. La nouvelle bobine est brûlante, elle a cramé. J’emprunte une voiture à Michel, et file chez Ichard de nouveau, pour revenir avec une nouvelle bobine. De gauche à droite : la nouvelle, celle que j’avais en réserve et l’original…

20160429-5531

Le moteur tourne, mais toujours pas comme il faut. L’étincelle au rupteur est trop faible, voire absente. Raymond, il y a deux jours, l’avait déjà remarqué. Michel, multimètre en main, mesure tous les circuits, vérifie tous les câbles.

20160429-5527

Et il trouve !

(Ce qui suit est pour les passionnés de technique, pas pour le lecteur lambda…) Depuis 2010, au départ du Tour du Monde, «La Petite» était équipé d’un double allumage, l’un classique, l’autre électronique. Il était facile de basculer de l’un à l’autre. Il suffisait de débrancher le fil du rupteur “classique” et de brancher deux autres fils sur la bobine. Mais un troisième fil – commun aux deux – restait branché en permanence sur la borne rupteur de la bobine. Ce fil causait quelque part un court-circuit. Non permanent. Soudain, je comprend pourquoi mes ennuis se manifestaient souvent après une bosse ou un virage… le mauvais contact se faisait alors.

Michel déconnecte tout ce qui est allumage électronique, l’étincelle est là, et nous pouvons repartir enfin ! Il aura fallu plusieurs mécaniciens pour venir à bout du problème qui nous a gâché la vie dans les Pyrénées et qui nous a fait louper quelques belles étapes de notre Tour de France. Il en est ainsi, mais heureusement nous pouvons poursuivre maintenant. Nous avalons les kilomètres jusqu’au tunnel de Puymorens, et trouvons refuge dans l’Auberge Catalane à Latour de Carol.

20160429-5533Demain, si le temps est suffisamment beau, nous grimperons au col. Une sinécure pour «La Petite» ressuscitée !

 

30 avril 2016

De La-Tour-de-Carol à Saint-Cyprien •  221 km (total 4925 km)

Pas de beau temps : en bas il pleut. Nous montons désormais au Col de Puymorens (1915 m), dans la neige et le brouillard, pour compenser un peu tous ces cols pyrénéens que nous n’avons pas pu faire à cause de nos problèmes mécaniques…

20160430-5560

20160430-5557

Nous redescendons au village de Latour de Carol, où se trouvait jadis le château de Carol qui s’élevait sur un roc surplombant la vallée. Ses fortifications étaient de grande épaisseur, ce qui indique l’importance du lieu. De ce château, qui faisait partie du système de défense de la Cerdagne, il nous reste deux tours appelées de nos jours «Petit Carol».

20160430-5571

Le temps est gris et froid, il pleut. À Saillagouse, feuillages printaniers, taches de neige et nappes de brouillard forment un joli paysage.

20160430-5585

Dans le petit village d’Eyne, des vachettes un peu fofolles, ce qui est tout de même mieux que la vache folle !

20160430-5586

Nous nous arrêtons devant le mur d’enceinte fortifiée de la belle forteresse de Villefranche-de-Conflent, d’origine médiévale et fremaniée par Vauban au 17ème siècle. Villefranche a été fondée par une charte octroyée par le comte de Cerdagne Guillem Ramon le capitale du Conflent au 12ème siècle, ce qu’elle reste jusqu’au 19ème siècle.

20160430-5616

20160430-5619

Nous traversons le Massif du Canigou du Nord au Sud, et faisons une halte à l’église de la Trinité, dans la petite commune de Prunet-et-Belpuig.

20160430-5642

20160430-5630

Ce lieu de pèlerinage (depuis l’an 953) est donc plus que millénaire! La porte d’entrée de l’église, aux remarquables ferrures, date de plus de 900 ans…

20160430-5640

…ainsi qu’un remarquable Christ roman, l’un des plus beaux de Catalogne. Ce Christ, déjà mentionné dans un écrit du 31 janvier 1153, est en bois peint, pieds cloués parallèles à la croix (non croisés), et entièrement vêtu. C’est l’image du «Christ Victorieux», plus Esprit qu’Homme. Ce n’est que plus tard que l’on représentera le Christ vêtu d’un simple pagne, pour monter par son nombril qu’il était bien un Homme.

20160430-5639

Toutes ces explications, et bien d’autres, nous sont fournis par le gardien du lieu, un homme passionné et passionnant, Emmanuel Brunet.

20160430-5649

Quand nous le quittons, je lui demande son adresse e-mail pour pouvoir lui envoyer quelques photos. Il la griffonne sur une carte sur laquelle se trouve imprimée cette phrase:

«Arrête, où cours-tu donc? Le ciel est en toi. Cherches-tu Dieu ailleurs, tu le manques sans fin. (Jean Scheffer)»

Un clin d’œil au voyageur dans sa «Petite» ?

J’adore les cimetières. Ils me parlent. Derrière l’église de la Trinité, quelques tombes paisibles, avec des cœurs qui expriment le regret de voir ses êtres chers disparaître…

Untitled-1

À Amélie-les-Bains, nous atteignons le point le plus méridional de notre Tour de France (42° 28′ 34″ Nord). Nous ne sommes qu’à une vingtaine de kilomètres du village le plus au sud de la France continentale, Lamanère (42° 21′ 40″ Nord). Nous ne nous y rendrons pas, faute de temps, mais aussi parce que nous évitons, dans la mesure du possible les aller-retours. Et une différence de 7′ nord-sud, ça ne fait que 7 milles marins (7 x 1852 m), soit moins de treize kilomètres. On y est presque !

À Céret, nous admirons le Pont du Diable, un pont de pierre à arche unique datant du 14ème siècle qui enjambe le Tech. Construit de 1321 à 1341 et en partie reconstruit au 18ème siècle, il a une portée de 45,45 m, l’une des plus grandes portées d’une arche de pierre au Moyen Âge. Selon la légende, le pont serait l’œuvre inachevée du Diable: la dernière pierre serait manquante.

20160430-5665

Nous arrivons, via Le Boulou et Argelès-sur-Mer, à Saint-Cyprien, où nous passerons la soirée et la nuit chez nos amis Robert et Micheline Oms.

 

01 mai 2016

De Saint-Cyprien à La Grande-Motte •  250 km (total 5175 km)

Micheline et Robert nous accompagnent pendant un petit bout de chemin. Premier arrêt à l’étante de Canet Saint-Nazaire, avec ses cabanes de pêcheurs.

20160501-5667

La Tramontane souffle avec une force 10, je dois me pencher en avant pour tenir debout et mon appareil-photo tremble dans mes mains! L’étang, malgré sa faible étendue, est couvert de moutons.

20160501-5670

À l’Étang de Leucate, les éoliennes tournent à plein régime.

20160501-5688

Et là où normalement des dizaines de surfers évoluent sur l’étang, seuls deux intrépides (et très doués!) véliplanchistes bravent la tempête!

20160501-5684

Nous faisons une halte au petit port du Grau de Leucate, avec ses cabanes des éleveurs d’huîtres.

20160501-5708

20160501-5709

Nous y faisons une petite dégustation chez le sympathique ostréiculteur Éric Bilotte

20160501-5729

On lève le verre une dernière fois…

20160501-5725

…avant de prendre congé de nos amis Robert et Micheline, qui retournent chez eux alors que nous continuerons vers le Nord.

20160501-5717

Un peu plus loin, nous avons une belle vue sur les eaux déchaînées de l’étang avec le Canigou et la chaîne des Pyrénées que nous venons de quitter derrière. Ça vaut (presque) la vue du Fujiyama!

20160501-5735

Nous traversons les vignobles des Corbières avec leur logique toute mathématique.

20160501-5736

À Port-la-Nouvelle, sur le bord de la route, un vieux camion Renault, datant de 1925-1930.

20160501-5739

À Peyriac-sur-Mer, dans une vitrine de la mairie, un buste en plâtre (une ancienne Marianne ?) au regard bien nostalgique.

20160501-5745

C’est en longeant l’étang du Doul, juste après Peyriac-sur-Mer, que nous atteignons les 5000 km. Il est donc temps de passer au blog suivant !